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Certains espéraient que les idées de Marx soient enfermées dans une parenthèse de l’histoire. Pourtant aujourd’hui encore, elles sont débordantes d’actualité.

Karl Marx est né il y a  200 ans. Si le célèbre barbu est surtout connu comme le père des mouvements socialistes et communistes, il a pourtant passé la plus grande partie de sa vie à analyser la société capitaliste naissante du XIXe siècle. Il a apporté une nouvelle vision de l’histoire. En effet, pour la première fois, il l’analyse d’un point de vue économique. Pour faire court, les conditions de vie à un moment et à un lieu donnés déterminent, en gros, les idées et l’organisation de la société. Par exemple, si les philosophes des Lumières avaient développé leurs idées deux siècles plus tôt, leurs écrits n’auraient pas eu le même effet. Ils n’avaient du sens seulement dans une société où la bourgeoisie devient de plus en plus forte et a besoin de renverser l’ancienne classe dirigeante afin d’assurer son pouvoir et d’accroître sa prospérité et ses revenus.

C’est donc cette manière scientifique d’appréhender l’histoire se basant sur les faits (matérialisme) et qui remet toujours un événement dans son contexte (dialectique) qui permet au marxisme d’être toujours aussi actuel. Marx a par exemple montré que l’histoire est lutte des classes et que certaines de ces classes ont des intérêts antagonistes. Le «bien commun» n’existe pas. On ne peut pas défendre à la fois le travailleur et son patron. De plus, l’histoire ne se déroule pas de manière linéaire, mais connaît des périodes calmes suivies de puissantes accélérations, dont la dernière a mis fin au Moyen-Âge et a permis le développement du capitalisme et des démocraties libérales. Mais cela veut aussi dire que, contrairement à ce que veut nous faire croire la droite et les milieux patronaux l’histoire ne s’est pas arrêtée, elle n’a pas atteint son aboutissement. Même si Marx et Engels espéraient la fin de l’exploitation des salariés plus rapidement, nous ne devons pas oublier qu’il a fallu 400 ans au capitalisme, depuis ses premières tentatives de la renaissance italienne avant de s’imposer au niveau mondial. Il ne faut pas espérer que la fin du capitalisme pour le socialisme se fasse d’un claquement de doigts, il faudra aussi son temps, avec ses victoires et ses échecs.

Être marxiste, c’est aussi combattre la vision de l’économie d’Adam Smith et autres économistes libéraux, qui prétendent qu’en laissant le marché faire, une force mystique appelée main invisible réglerait l’économie. Si Marx dénonçait déjà cette supercherie il y a un siècle et demi, c’est encore plus flagrant aujourd’hui. Les crises économiques ne sont pas des incidents de parcours, mais une propriété intrinsèque du système économique. La production et les capacités à produire ne sont en effet pas régies par les besoins, mais par l’espoir d’augmenter ses profits. Cela pousse les entreprises à s’agrandir, sous peine de se faire bouffer par un concurrent. Seulement ce jeu ne peut pas se produire indéfiniment et si plus personne ne peut ou ne veut acheter le produit, on a affaire à une crise de surproduction, comme celle qui dure depuis 2008.

Mais si les analyses de Marx sont toujours vérifiées aujourd’hui, comment se fait-il que des mouvements qui s’en réclament, comme le POP/PST ou les Jeunes POP, ne soient pas plus forts. On voit aujourd’hui, dans les pays occidentaux un fort rejet des politiciens traditionnels, mais aussi une recherche d’alternatives. Les exemples ne manquent pas, en France, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, des mouvements politiques, pas forcément révolutionnaires, amènent un nouveau souffle à la gauche radicale. À d’autres endroits, ce sont des partis marxistes qui sont dans des dynamiques positives, toujours plus fort. C’est notamment le cas du Parti du Travail de Belgique qui talonne les partis traditionnels dans les sondages.

Si les résultats peuvent paraître moins impressionnants ici, il n’en est pas moins que le PST-POP voit depuis quelques années de nombreux nouveaux membres rejoindre ses rangs, en particulier des jeunes. Cela montre que les idées de Marx et d’Engels sont loin d’être devenues repoussantes, mais au contraire redeviennent populaire. Le dernier exemple en date est le Form’action. Comme chaque année depuis 8 ans, les Jeunes POP organisent un week-end de formation. Si l’affluence s’est améliorée d’année en année, l’édition 2018 a été particulièrement impressionnante, plus de 150 personnes ont suivi soit un cours, soit une conférence. Cela montre qu’en Suisse aussi, la recherche d’alternative à la société capitaliste augmente et le marxisme convainc de plus en plus de personnes en particulier chez les jeunes. Cela montre qu’il existe une place pour un parti comme le nôtre, un parti de gauche authentique dans le paysage politique suisse.

Le rôle d’un parti comme le PST-POP est de développer la manière marxiste de voir le monde. Le marxisme, contrairement à la pensée de certains, n’est pas une théorie dogmatique qu’on ressort d’un livre. Mais c’est bien une méthode d’analyse du monde, donc il faut l’actualiser. Cela se passe par des formations, mais aussi par des travaux de recherche. Car si on veut appliquer la méthode scientifique, il faut que nos conclusions reposent sur des faits, des études, et non juste sur des ressentis. Ce n’est par exemple pas juste une impression qui nous permet d’affirmer que les inégalités augmentent, mais des données chiffrées comme le chiffre impressionnant des huit personnes les plus riches de la planète qui possèdent autant que la moitié de l’humanité. C’est cela le marxisme, utilisez cette méthode pour créer nos analyses et nos conclusions, dans la réalité de notre époque.

Gaël Vuillème – co-président des Jeunes POP Suisse et membre des Jeunes POP Vaud

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