Le parti suisse du travail – POP condamne fermement les mesures proposées dans le « programme d’allègement budgétaire » proposées suite à la publication du rapport Gaillard prévue pour compenser les 3 milliards de francs de déficit structurel annuel projetés de la Confédération. Formation, transports, accueil de l’enfance et institutions sociales sont autant de secteurs essentiels que les « experts » de la Confédération comptent sacrifier.
L’exécutif a annoncé le 20 septembre 2024 un projet d’austérité pour 2027 et 2028 touchant tous les secteurs fondamentaux de la société, tout en augmentant le budget militaire du pays – l’une des principales causes du déficit.
59 mesures de coupes sont prévues. Elles touchent en premier lieu la formation, les régions périphériques, la politique climatique et les personnes déjà les plus fragilisées et exploitées. Parmi ces mesures, une partie est d’ores et déjà en consultation et sera soumise à un référendum automatique, mais une autre partie n’en a pas besoin et pourrait simplement être mise en application sans passer par les urnes. Cela concerne notamment l’augmentation du financement de la formation supérieure par les étudiants eux-mêmes et des transports publics par les usagers, la réduction des soutiens financiers à la recherche, aux activités artistiques et sportives, à l’accueil extra-scolaire et à la politique environnementale.
Le parti suisse du travail – POP s’oppose au projet du Conseil fédéral et à sa politique d’austérité, qui baisse les impôts depuis des années et fait reposer le poids des besoins fondamentaux sur les individus. Au lieu d’augmenter l’impôt sur la fortune et les actionnaires, le Conseil fédéral a jusqu’à présent fait le choix politique de diminuer la contribution progressive, et fait reposer la majorité des coûts sur chaque foyer. La réduction systématique du taux d’imposition de la fortune a fait de la Suisse l’un des pays où la concentration de la fortune est parmi les plus élevées du monde,[1] et les 10 familles les plus riches du pays possèdent aujourd’hui l’équivalent d’un sixième du PIB national, soit près de 200 milliards de francs suisses.[2]
Nos élus nationaux prévoient notamment d’arrêter leurs contributions à la formation pour l’aide aux victimes et le soutien au secteur de la culture, d’augmenter les taxes d’études dans les hautes écoles polytechniques et les prix des transports publics. Ils se cachent derrière le « désenchevêtrement » des domaines d’activité pour justifier ce nouveau projet de politique d’austérité et pousser à des mesures supplémentaires, en renvoyant certaines responsabilités aux cantons.
Nous appelons le Conseil fédéral à renoncer à ces mesures qui appauvrissent la population, et appelons toutes les organisations de gauche à se joindre à nous en s’alliant sur les référendums nécessaires pour préserver les droits de la majorité de la population si une telle démarche devenait nécessaire.
Dans les universités de Genève et de Lausanne, la mobilisation a déjà commencé, des réunions d’information sont organisées et des comités sont créés. Le PST-POP appelle tout le monde à participer à cette résistance, en participant aux mobilisant, en participant aux formations, ou en prenant contact avec les organisations mobilisées.
Comme à chaque période de droitisation du champ politique international, la formation et la culture sont disqualifiés ou militarisés. Ne nous trompons pas d’ennemi : la solidarité ne se construit pas aux dépens des personnes sans emplois, retraitées, en formation, sans papiers ou exploitées par les capitalistes sur le marché du travail ou en dehors. Elle se construit par une mise à contribution de chacun selon ses moyens pour chacun selon ses besoins, à travers le renforcement des services publics, de la formation et de la démocratie.
[1] https://kof.ethz.ch/fr/news-et-manifestations/kof-bulletin/numeros/2024/01/Les-baisses-de-limpot-sur-la-fortune-contribuent-a-laugmentation-de-la-concentration-des-richesses.html
[2] https://www.watson.ch/fr/suisse/classement/344093689-voici-qui-sont-les-plus-grosses-fortunes-de-suisse