Après plus d’une année de guerre génocidaire, un cessez-le-feu entre la résistance palestinienne et le gouvernement de Netanyahou a enfin pu entrer en vigueur ce dimanche 19 janvier. Il s’agit non seulement d’un répit plus que bienvenu pour la population de la bande de Gaza, mais aussi d’une victoire d’étape pour la résistance palestinienne.
En effet, malgré 15 mois de génocide, de crimes de guerre sans nombre, de pillages, d’un usage à large échelle de la torture, malgré avoir réduit la bande de Gaza à l’état de décombres et sa population à la famine, l’armée sioniste n’a atteint aucun de ses objectifs et s’est heurtée à la détermination et au courage sans faille du peuple palestinien, qu’elle n’a pu et ne pourra briser. Le gouvernement israélien prétendait anéantir le Hamas, et il a été obligé de négocier avec lui, retirer ses troupes de la bande de Gaza ainsi que libérer 1’000 otages palestiniens (des « prisonniers administratifs », détenus de façon arbitraire dans ses prisons).
Pendant 15 mois, l’État israélien a pu perpétrer ce génocide, en toute impunité bien que le monde entier ait pu y assister en direct, grâce à la honteuse complicité, le soutien actif même, de la plupart des pays occidentaux. Mais, partout dans le monde, les mobilisations contre ce génocide et en solidarité avec la Palestine ont été massives. Nos manifestations n’ont pas été vaines : jamais la prise de conscience n’aura aussi été généralise sur le caractère colonialiste de l’État israélien et sur sa politique génocidaire, jamais le narratif sioniste n’aura été aussi largement discrédité.
Le PST-POP salue le cessez-le-feu, exprime sa solidarité sans faille avec la Palestine et sa population, ses organisations de résistance et sa juste lutte de libération, et présente ses condoléances aux familles des dizaines de milliers de personnes massacrées par l’armée d’occupation.
Nous attirons toutefois l’attention sur le fait qu’un cessez-le-feu n’est pas la paix, ni ne constitue une solution durable. Gaza est réduite à un amas de décombres, ses infrastructures sont anéanties, ses habitants ont tout perdu. L’armée israélienne a rendu la région inhabitable pour les êtres humains. Beaucoup de personnes risquent encore de décéder, de leurs blessures, de maladie ou de faim. Par ailleurs, le cessez-le-feu demeure fragile. La « seule démocratie de la région » n’a nullement renoncé à ses intentions génocidaires, et pourrait le bafouer à tout moment. La colonisation et l’oppression du peuple palestinien continuent, en Cisjordanie, et sur tous les territoires occupés.
Dans l’immédiat, il faut se battre pour forcer Israël à se conformer à ses obligations de puissance occupante, eu égard au droit international : garantir un acheminement sans restriction de l’aide humanitaire à Gaza, et permettre à l’UNRWA d’accomplir le mandat qui lui a été confié par l’Assemblée générale de l’ONU, et dans l’exercice duquel aucune autre organisation n’est en mesure de la remplacer. Les tractations, menées par les puissances impérialistes occidentales et Israël, sur quelle administration ils pourraient imposer dans la bande de Gaza sont inacceptables : seul le peuple palestinien est légitime pour choisir son organisation politique et ses dirigeants.
Néanmoins, il ne peut y avoir de paix sans justice. Un retour au statu quo ante n’est pas possible, ni acceptable. Car, il faut le rappeler, le 7 octobre n’était pas un éclair dans un ciel serein, mais le résultat de 75 ans de colonisation, d’apartheid et de nettoyage ethnique. Il n’y aura pas de paix sans la fin de la colonisation, sans la fin du blocus contre la Bande de Gaza, sans la fin du régime d’apartheid, sans droit au retour des réfugié-e-s palestinien-ne-s, sans autodétermination pour la Palestine. Les criminels de guerre sionistes doivent être amenés à rendre des comptes pour leurs crimes.
Nous exigeons de la Confédération, qui s’est montrée scandaleusement complice du génocide perpétré sur la population palestinienne, qu’elle se conforme enfin à ses obligations eu égard à sa neutralité et au droit international : financement de l’UNRWA, levée de l’interdiction du Hamas, soutien à la plainte déposée par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice, arrêt de la coopération militaire avec Israël, reconnaissance de l’État de Palestine, participation à la hauteur de ses moyens à la reconstruction de la bande de Gaza.
Nous appelons à continuer à lutter avec d’autant plus de détermination en solidarité avec le peuple palestinien, à continuer les manifestations et les campagnes pour le boycott d’Israël et pour l’extension du cessez-le-feu à la Cisjordanie.
Nous continuerons la lutte jusqu’à la libération de la Palestine, de la mer au Jourdain !