Le Parti Suisse du Travail exprime sa totale opposition aux résultats des négociations entre la Suisse et l’Union européenne, présentés le 20 décembre 2024. Ces négociations sont un désastre pour l’avenir de notre pays et pour les classes populaires suisses. L’accord conclu trahit non seulement nos acquis sociaux et syndicaux, mais porte également atteinte de manière irréversible à notre souveraineté et vide de son sens notre démocratie semi-directe.

Le nouvel accord avec l’Union européenne présenté par le Conseil fédéral ne remet pas seulement en cause les droits fondamentaux des travailleurs et des classes populaires, mais ouvre la porte à une reprise unilatérale par la Suisse de l’ “acquis communautaire”, le droit de l’UE, sous peine de mesures de représailles, ce qui saperait notre capacité à prendre nos propres décisions sur des questions cruciales telles que la politique économique et sociale, la réglementation du marché du travail, la protection de l’environnement et de l’espace rural.

Le PST-POP est très inquiet par la libéralisation supplémentaire du marché de l’électricité impliquée par l’accord des Bilatérales III. Il s’agit d’un pur non-sens à l’heure de l’urgence climatique, car la transition énergétique exige une planification par les collectivités publiques, et de soustraire le secteur de l’énergie au marché et à son unique impératif de profit à court terme.

Le gouvernement suisse, dans le seul intérêt de la grande bourgeoisie et cédant aux pressions de Bruxelles, a accepté un accord qui brade notre indépendance politique et économique. Avec ce traité, la Suisse perd progressivement le contrôle de ses lois, de son économie et de ses politiques, qui devraient être déterminées en fonction des intérêts de sa population et non selon la logique de marché imposée par l’Union européenne. Avec ce traité, toute politique autre que le néolibéralisme, imposé par les traités de l’UE et sa Commission, deviendrait impossible, car interdite sous peine de représailles. Avec ce traité, la démocratie-semi directe serait vidée de son sens.

Au lieu de défendre les droits des travailleurs et de la population, le gouvernement suisse a accepté un accord qui ne favorise que la grande bourgeoisie, suisse et internationale, et anéantit toute perspective de transformation sociale, car sans souveraineté, le socialisme ne pourra jamais exister.

Le Parti Suisse du Travail-POP affirme avec force que la Suisse doit conserver sa souveraineté, sans compromis. Nous ne pouvons pas accepter que la Suisse perde le contrôle d’elle-même. Car sans souveraineté, il ne peut y avoir de démocratie. Nous ne pouvons accepter que les décisions cruciales quant à l’avenir de notre pays et des générations futures soient décidées d’en-haut, de façon non-démocratique, dans le seul intérêt étroit de la grande bourgeoisie, suisse et européenne.

Nous exigeons un référendum populaire pour rejeter cet accord et refusons catégoriquement toute solution qui mettrait en péril notre liberté de décider de notre avenir. Les classes laborieuses de Suisse méritent mieux : un pays qui défend ses droits, son autonomie et le bien-être de sa population.