Mardi 3 décembre 2024 dans la nuit, le président ultra-conservateur Yoon Suk Yeol a déclaré la loi martiale.
Quelques heures plus tard à peine, l’Assemblée nationale vote à l’unanimité la levée de la loi et le Président est destitué le 14 décembre.
Officiellement, il s’agissait de défendre l’ordre démocratique contre les forces pro-nord-coréennes, mais il est évident que le président Yoon cherchait à nuire au blocus de l’opposition libérale.
En Corée du Sud, cela réveille de terribles souvenirs des dictatures militaires passées de la guerre froide. Le plus ancien d’entre eux, le général Park Chung-Hee, a été formé par l’armée impériale japonaise, comme ses compagnons de l’armée sud-coréenne, et a fièrement collaboré avec le gouvernement colonial fasciste japonais. Lors des manifestations en faveur de la démocratie, l’armée sud-coréenne a utilisé des lance-flammes et de l’artillerie contre la population civile, et en matière de crimes contre l’humanité, l’armée sud-coréenne est une professionnelle. L’armée sud-coréenne a été soutenue et équipée en permanence par les Etats-Unis.
De plus, la Corée du Sud est de facto gouvernée par les conglomérats « Chaebol », des entreprises familiales à l’origine qui ont été massivement encouragées par le capitalisme d’État. LG, Samsung et Hyundai en font partie.
Aujourd’hui, les valeurs archi-conservatrices continuent de prévaloir en Corée du Sud ; comme l’armée a rendu impossible toute protestation, il n’y a pas eu de révolte en 1969, et les valeurs sont donc restées très arriérées.
Ce n’est que ces dernières années que le féminisme a pu se renforcer. L’avant-dernière présidente et fille du général Park Chung-Hee, Park Geun-hye, a été renversée suite à un scandale impliquant une secte.
Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est la crise du capitalisme de chaebol sud-coréen, dont l’expansion atteint ses limites. Ses amis de l’armée réactionnaire et les forces conservatrices de la culture ne peuvent plus s’imposer face à la population et prennent donc ensemble les armes.
Le peuple a la possibilité de se libérer de la réaction par des grèves de masse et la révolution ! La conquête de la démocratie sud-coréenne a été obtenue contre les intérêts des Etats-Unis, c’est donc aussi une lutte de libération nationale qui prévaut. Victoire pour les masses, pour la libération de la Corée.