Un autre dirigeant communiste arrêté en Ukraine

28 août 2023

Le service de sécurité ukrainien, le SBU, a rendu publique l’arrestation de Guéorgui Bouïko, 76 ans, secrétaire et ancien député du Parti communiste d’Ukraine et chef du Comité antifasciste ukrainien, que la police oblige à rester en résidence surveillée. Le SBU l’accuse de se livrer à des “activités anti-ukrainiennes” et de détenir à son domicile des publications communistes et “pro-russes”, et signale que M. Bouïko risque des peines de prison et la confiscation de ses biens.

La police ukrainienne utilise contre Bouïko la même tactique que contre les frères Kononovich, dirigeants de la Jeunesse communiste ukrainienne, également assignés à résidence et dont la vie est en danger : elle veut en faire un otage, enfermé dans des limbes extrajudiciaires. Ni le SBU ni le bureau du procureur n’ont déposé de charges formelles contre Bouïko et son procès a été reporté à octobre 2023.

La situation en Ukraine est désastreuse, l’opposition de gauche, et même de centre-gauche, y est interdite ; et la répression arbitraire y est devenue la norme. Le parti communiste ukrainien a été interdit, ses biens ont été saisis et ses membres ont continué à être persécutés, arrêtés et tués : le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a souligné dans son rapport de juin 2023 sa préoccupation concernant les violations du droit humanitaire international en Ukraine, notamment les détentions sans contrôle judiciaire, l’existence de prisons secrètes, la pratique de la torture, des mauvais traitements et des viols dans les prisons et les centres de détention, la persécution des citoyens accusés d’être des “collaborationnistes” et la “disparition” de détenus.

Le SBU lui-même a publié le 15 août son propre bilan des “opérations anti-terroristes ou de contre-espionnage”, qui cache en réalité la répression féroce de l’opposition politique, y compris les opérations clandestines et les exécutions extrajudiciaires qui ne sont pas officiellement reconnues. Le SBU, dirigé par Vasil Maliuk, s’est vanté dans son communiqué d’avoir “surveillé” un million de citoyens ukrainiens au cours du premier semestre 2023 et d’avoir engagé des centaines de procédures pénales contre des individus qu’il accuse de “crimes contre la sécurité de l’État”.

Le PST-POP avait fermement condamné, sans réserve aucune, l’invasion russe, illégale et injustifiable, dès le premier jour de la guerre ; tout comme il a condamné les agissements de l’OTAN, tout aussi intéressés et peu justifiables. Mais la guerre ne justifie pas tout, en particulier pas les atteintes abusives aux droits démocratiques les plus fondamentaux, ni la répression arbitraire contre l’opposition politique.

Le Parti Suisse du travail POP exige la libération immédiate de Georgi Bouïko et demande au gouvernement suisse, toujours prompt à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans d’autres pays qui ne lui agréent pas, d’exiger des explications de Kiev sur la situation du dirigeant communiste, de demander la libération des prisonniers politiques ukrainiens et de cesser le soutien au régime de Zelenski.

Guéorgui Bouïko ainsi que les autres prisonniers politiques doivent bénéficier du soutien de la Confédération, du peuple et des travailleurs suisses.