Votations du 12 février 2022 – recommandations de vote du PST-POP

Cette initiative prévoit d’inscrire dans la Constitution l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine, ainsi que l’interdiction d’importer en Suisse tout nouveau produit dont le développement a impliqué l’usage de l’expérimentation animale ou humaine. Les anciens produits, qui ne font plus l’objet d’aucune expérimentation animale, resteraient autorisés. Une première utilisation d’un nouveau produit sur un sujet, humain ou animal, n’est possible que si elle est dans l’intérêt dudit sujet, et à des conditions strictes. Des aides publiques au moins équivalentes à celles qui étaient auparavant attribuées à l’expérimentation animale devront être dévolues aux méthodes alternatives (simulations, cultures cellulaires, etc.), qui demeureront les seules autorisées. Soutenue principalement par des milieux animalistes, le comité d’initiative se fonde principalement sur des raisons éthiques.

Nous pouvons comprendre les raisons des initiants, mais pas soutenir leur texte pour autant. Certes, l’expérimentation animale, en particulier lorsqu’elle implique l’usage de procédés intrusifs, ne devrait être employée que lorsqu’elle est nécessaire ; la législation suisse est toutefois déjà relativement restrictive en la matière. Mais l’interdire totalement est irréaliste, et impliquerait de fait de rendre quasiment impossible la recherche dans de nombreux domaines – médical en particulier – ou bien de mettre sur le marché des médicaments non-testés. Les initiants ne proposent aucune solution crédible en la matière, et leurs arguments « scientifiques » peuvent difficilement être considérés comme sérieux. Et l’interdiction d’importer de nouveaux produits dont le développement implique l’usage de l’expérimentation animale reviendrait à rendre impossible l’importation en Suisse de pratiquement tout nouveau produit médical. Notamment, aucun nouveau vaccin ne pourrait plus être homologué. Les riches pourraient toujours se rendre à l’étranger pour se faire soigner correctement. Les autres devraient se débrouiller. Du reste, cette initiative est tellement irréaliste qu’elle a été rejetée à l’unanimité par le Conseil national, avec seulement deux abstentions par le Conseil des États, et que même nombre d’associations de protection des animaux s’y opposent.