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Le PST-POP salue l’enterrement de l’accord-cadre avec l’UE et réaffirme son engagement pour une autre politique que la voie bilatérale, néolibérale et favorable au patronat

Le Conseil fédéral a donc décidé ce mercredi 26 mai d’enterrer l’accord-cadre avec l’UE, constatant que celui-ci n’était en fin de compte pas acceptable pour la Suisse, et n’aurait eu aucune chance d’aboutir en votation populaire. Cette issue n’était pas vraiment inattendue, mais le Conseil fédéral aura tenu une position peu claire jusqu’au bout, ni ne semble avoir de solution de rechange crédible pour la suite.

Le PST-POP ne peut en aucun s’associer à celles et ceux qui crient à la « catastrophe ». Notre Parti dénonce cet accord depuis que son contenu a été rendu public, et s’il avait été soumis en votation populaire, nous aurions fait campagne pour son rejet. Nous ne pouvons donc qu’approuver le choix du Conseil fédéral de renoncer à cet accord, même s’il est regrettable que cela eût été fait ainsi, sans débat démocratique, et sans que le peuple ait pu se prononcer.

L’accord-cadre, tel qu’il était rédigé, et quelles qu’elles aient pu être les éventuelles « clarifications » que l’UE aurait pu accepter d’y apporter, politiquement inacceptable, par sa logique même. Il était inacceptable évidemment par la remise en cause des mesures d’accompagnement – attaque directe contre les travailleurs, menace de dérégulation supplémentaire du marché du travail, dans le seul intérêt du patronat au détriment des salariés – et des subventions d’État, ce qui ouvrait la porte à de désastreuses libéralisations et privatisations supplémentaires.

Même si l’UE avait fait des concessions sur ces points, l’accord-cadre n’en aurait pas moins été inacceptable par sa logique même : mise en place d’une superstructure dont le but est la reprise unilatérale du droit de l’UE par la Suisse, avec le recours à la jurisprudence que la Cours de justice de l’UE en dernière instance, et représailles si la Suisse refusait d’obtempérer. Il n’y a pas de démocratie possible sans souveraineté. Si le seul choix qui reste, c’est ou devoir reprendre de façon unilatéral un « acquis communautaire » décidé par une technocratie non-élue et sans mandat populaire, ou subir des représailles pour ne pas le faire, ce n’est pas de la démocratie.

Si l’accord-cadre a fini par être enterré de cette façon, sans vrai débat et surtout sans solution de remplacement claire, la faute en revient largement au Conseil fédéral lui-même, qui – par crainte de perdre face au peuple – a tout fait pour jouer la montre, a temporisé autant que possible en manœuvres dilatoires pour éviter le débat public comme de prendre ses responsabilités. Tout ce qu’il a obtenu par cette stratégie, c’est d’aboutir à la situation actuelle.

Le fait que l’UE réagisse par des menaces de représailles – y compris concernant le renouvellement d’accords sectoriels qui n’avaient aucun lien direct avec l’accord-cadre – ne montre que trop le caractère foncièrement antidémocratique de cette superstructure technocratique et néolibérale. L’UE a montré par là qu’elle n’admet rien d’autre que l’alignement unilatéral à ses propres décisions, même de la part d’un pays souverain et qui n’en fait pas partie. Le cas de la Grèce, brutalement étranglée pour avoir osé s’insurger contre un néolibéralisme qui l’étouffait, ne rappelle que trop bien la nature profonde de l’UE. Il est difficile de négocier avec un tel « partenaire ».

L’UDC a beau jeu de triompher, puisqu’elle a agressivement fait campagne contre l’accord cadre, alors que la plupart des autres partis cherchaient l’échappatoire des postures du type « ni oui, ni non, bien au contraire… ». Nous tenons toutefois à rappeler que le discours de ce parti, qui prétend tout à coup s’inquiéter des intérêts des travailleurs de notre pays, est d’une hypocrisie absolue. Car l’UDC, parti pro-patronal et dirigé par des millionnaires, est – tout autant que les eurocrates – pour la déréglementation du marché du travail, pour une concurrence accrue, et n’a jamais été favorable aux mesures d’accompagnement. Une rupture avec la voie bilatérale serait même aux yeux de ce parti un prétexte commode pour démanteler ce peu de protection que la bourgeoisie a dû concéder. Nous rappelons que ce sont les droits qui protègent les travailleurs, pas les frontières, encore moins les politiciens nationalistes.

Si les mesures d’accompagnement n’ont pas été mieux défendus par les négociateurs suisses, c’est aussi parce qu’une bonne partie de la bourgeoisie suisse – le PLR notamment – souhaiteraient s’en débarrasser et imposer encore plus de néolibéralisme. Il ne faut pas oublier que si l’UE est néolibérale, la Suisse officielle l’est tout autant, et que la bourgeoisie, qu’elle soit suisse ou européenne, est pareillement ennemie des travailleurs.

Depuis des années, notre Parti est fortement critique envers la voie bilatérale telle qu’elle existe, qui consiste en accord de type néolibéral, visant l’intégration à un grand marché régi par une concurrence qui se veut « libre et non faussée », logique qui est dans le seul intérêt des banques et de l’industrie d’exportation, et qui est mortifère tant pour les droits des travailleurs que pour l’environnement. Une « liberté » qui s’arrête d’ailleurs aux frontières de l’Europe forteresse, bordée de honteux camps de détention de réfugiés…politique xénophobe qui a conduit à des accords cyniques avec la monarchie marocaine, le régime d’Erdogan et les seigneurs de guerre libyens, et qui a fait de la Méditerranée le plus grand cimetière du monde. La voie bilatérale est à l’évidence dans une impasse. D’après nous, il ne servirait à rien de vouloir lui donner un nouveau souffle à tout prix. Les tentatives de certains milieux de réanimer une idéologie européiste périmée ne mèneront à rien de bon. Dans les circonstances actuelles de crise économique et écologique profonde, vouloir plus de marché, de libéralisme et de concurrence serait la voie tracée vers le désastre. Notre Parti milite pour des nouveaux accords avec les pays européens, des accords fondés sur la solidarité et la coopération, plutôt que sur le marché et la concurrence. Plus que jamais nous pensons que cette voie est juste. 

Parti Suisse du Travail 

Juin 2021

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