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Le 27 septembre prochain, nous serons appelés à nous prononcer sur l’initiative de l’UDC « Pour une immigration modérée » (initiative de limitation). C’est une nouvelle étape de la politique de droite populiste et xénophobe contre l’immigration pour détourner l’attention du peuple et dissimuler les dommages causés par le capitalisme.

Le Parti Suisse du Travail – Parti Ouvrier et Populaire (PST-POP) rejette fermement l’initiative de l’UDC dite de limitation : premièrement, parce qu’elle vise une politique d’immigration xénophobe. Deuxièmement, elle n’offre aucune solution aux problèmes des travailleurs et travailleuses en Suisse. 

En même temps, notre « non » diffère de celui de la majorité des autres opposants à l’initiative, puisque le PST-POP rejette les accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE et est opposé à l’UE. Nous le disons clairement, notre Non à l’initiative n’est pas un soutien aux accords bilatéraux. Ces accords ne favorisent que les employeurs qui bénéficient d’un marché libéralisé sans droits pour les travailleurs et travailleuses. Ainsi, ces accords ne profitent en aucun cas aux travailleurs et travailleuses, qu’ils soient locaux ou étrangers. Nous nous dissocions aussi du « non » des autres opposants à l’initiative, car nous ne voulons pas que la l’opposition à cette initiative conduise à un « oui » pour l’accord-cadre entre la Suisse et l’UE. Notre position est fondée sur une politique qui défend l’intérêt de tous les travailleurs et travailleuses en Suisse, avec des valeurs telles que la tolérance et la solidarité internationale.  

Quel est l’enjeu formel ?

L’UDC a lancé l' »initiative de limitation » parce qu’elle serait mécontente de la mise en œuvre de l’initiative populaire « Contre l’immigration de masse » adoptée par le peuple le 9 février 2014. L’adoption de cette initiative a conduit à ce que la constitution suisse prévoie déjà un contrôle indépendant de l’immigration par l’introduction de quotas.   

L’initiative de « limitation » demande officiellement que l’immigration soit réglementée « indépendamment ». Ceci en « ne souscrivant à aucune obligation de droit international qui accorde aux ressortissants étrangers la libre circulation des personnes. En conséquence, les traités existants devront être adaptés à ce règlement. 

Les vraies raisons de cette initiative

Concrètement, l’initiative vise donc à faire tomber l’accord sur la libre circulation des personnes, c’est-à-dire la libre circulation des personnes avec l’UE, et en particulier ses mesures d’accompagnement visant à protéger les conditions de salaire et de travail en Suisse. L’UDC veut ainsi influencer en sa faveur les discussions entre le Conseil fédéral et l’UE sur les relations bilatérales (accord-cadre). On sait ce que le parti populiste de droite vise à cet égard. Depuis des années, l’UDC reproduit la rhétorique que nous connaissons depuis les années 1970, à l’époque de Schwarzenbach, à savoir que les étrangers sont responsables des problèmes du pays. Et si les travailleurs et travailleuses suisses s’appauvrissent ou se retrouvent au chômage, la solution  est d’expulser quelques étrangers. Cette opinion répandue a développé une conscience nationaliste au sein du peuple suisse au détriment d’une conscience de classe et a créé des illusions sur la manière de résoudre les problèmes des bas salaires et du chômage. L’initiative actuelle s’inscrit parfaitement dans cette politique menée par l’UDC.

Les conséquences de l’adoption de cette initiative

La conseillère fédérale Karin Keller Sutter, du PLR, a elle-même souligné lors d’une récente conférence de presse, que l’initiative de limitation « menace tous les accords bilatéraux ». Il y a une raison à cela : l’accord sur la libre circulation des personnes est lié au paquet « Accords bilatéraux 1 » par une clause dite « guillotine ». Concrètement, si la libre circulation des personnes est compromise, les autres accords du paquet tomberont aussi comme des dominos. Cela concerne les accords sur les « obstacles techniques au commerce », les marchés publics, les transports (terrestres et aériens), l’agriculture et la recherche.

Notre non aux accords bilatéraux

Pour défendre l' »Accord bilatéral 1″, les opposants dirigés par le Conseil fédéral, composés de syndicats, d’associations patronales, ainsi que d’une partie de la droite, du centre et des partis de la gauche gouvernementale, mettent toute leur énergie à le soutenir. 

Bien sûr, les partisans des accords bilatéraux ne mentionnent jamais que le contenu de ces accords renforce la politique néo-libérale, qui est promue par l’UE et soutenue par la Suisse. Les meilleurs exemples en sont les privatisations dans les secteurs des soins de santé, de l’éducation et des services publics. Ainsi, les accords servent presque exclusivement les intérêts des employeurs, alors que les travailleurs en Suisse et dans l’UE doivent supporter les conséquences négatives de cette politique néolibérale. 

Comme déjà mentionné, un oui à l’initiative de limitation ferait tomber les accords bilatéraux. Néanmoins, nous ne soutenons pas l’initiative. Dans notre programme électoral 2019, nous déclarons explicitement : « Le rejet de ces traités bilatéraux ne signifie pas l’adhésion à l’UDC et à la droite européenne ; cela signifie bien plus de défendre une Europe caractérisée par l’autodétermination démocratique et fondée sur une économie dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses ».

UDC : Contre les étrangers, contre les travailleurs et les travailleuses

L’initiative de limitation veut cimenter la politique migratoire xénophobe que nous connaissons depuis l’époque de Schwarzenbach et que nous, en tant que communistes, avons toujours combattue. Sa mise en œuvre fournirait surtout aux entreprises un système qui leur permettrait de décider de la politique migratoire fédérale en fonction de leurs propres besoins, avec les conséquences que l’on connaît. Les travailleurs et travailleuses migrants en situation de travail précaire seraient encore plus traités comme des marchandises pouvant être importées ou exportées selon les besoins. L’initiative de l’UDC n’apporte aucune amélioration pour les travailleurs en Suisse : va-t-elle conduire à une garantie d’emplois ? Ou bien cela conduit-il à une meilleure protection contre le licenciement ? Ou à l’extension des conventions collectives de travail dans l’intérêt des travailleurs ? Non ! De plus, les mesures d’accompagnement visant à protéger les conditions de travail et de salaire seront abandonnées si l’initiative est acceptée. 

Une fois de plus, l’UDC utilise sa propagande provocatrice pour prétendre vouloir améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses. Concrètement, elle ne fait rien pour y parvenir, mais agit dans l’intérêt exclusif des capitalistes.

Nos exigences

Les travailleurs et travailleuses en Suisse ont besoin de l’extension de leurs droits et non d’une rhétorique raciste. Les accords liant la Suisse à l’UE et aux autres pays du monde doivent également être renégociés pour en finir avec le libre-échange ainsi que le dumping salarial, social et environnemental afin d’établir une coopération internationale fondée sur le respect de la souveraineté et la solidarité entre les peuples. Le PST-POP exige donc, entre autres:

  • L’introduction d’un salaire minimum d’au moins 4500 francs suisses (24,75 francs suisses par heure) et d’un salaire minimum pour les apprentis pour chaque année d’apprentissage
  • L’introduction de la semaine de 35 heures, sans réduction de salaire, mais avec engagement de personnel
  • L’abolition de la précarité, c’est-à-dire l’établissement d’une véritable protection contre le licenciement pour toutes et pour tous, le droit à la réintégration et l’interdiction du travail intérimaire, du travail sur appel et du salaire au mérite
  • Le renforcement de la protection de la santé et de la sécurité au travail
  • Renégocier les accords bilatéraux avec l’UE afin qu’ils servent les intérêts des travailleurs et de la population en général
  • Une extension des mesures d’accompagnement et les moyens nécessaires (financières et humaines) à assurer leur mise en œuvre et leur suivi
  • Pas d’adhésion de la Suisse à l’UE

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