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Accord de libre échange Europe Mercosur : à quand un accord Suisse Mercosur ?

 Ou le Sacrifice de l’agriculture et l’élevage sur l’autel d’un commerce cannibale et d’une course folle à la croissance, au détriment du climat, de la planète et des hommes. 

La commission européenne a conclu récemment un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, qui regroupe le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Il doit heureusement encore être ratifié par les Etats membres qui vont être confrontés à l’opposition du monde paysan. Il faut comprendre qu’un tel accord fait baisser drastiquement les droits de douane de produits européens, en particulier sur les voitures et leurs pièces détachées, les produits chimiques et phytosanitaires, les pharmas et les équipements industriels. En retour, ces pays qui tirent l’essentiel de leurs devises de l’exportation de matières premières, vont pouvoir exporter 99 000 tonnes de viande de boeuf et 180 000 tonnes de sucre (+ 650 000 tonnes d’ethanol), de l’huile de palme etc…qui vont arriver sur le marché européen. Or, par exemple, depuis la libéralisation de la production de la betterave sucrière en Europe (qui était jusqu’en 2017 soumis à des quotas), les prix payés aux producteurs ont déjà drastiquement baissé. Alors si en plus le marché déjà saturé est inondé de sucre de canne raffiné en provenance du Mercosur offert aux consommateurs meilleur marché, cela peut être catastrophique pour les paysans.

De plus, il faut savoir que l’Argentine et le Brésil sont parmi les pays qui ont les plus grosses surfaces de monocultures intensives utilisant les produits phytosanitaires sans restriction et les hormones pour faire croître plus vite leur bétail destiné à la consommation. La quantité de principes actifs de pesticides commercialisés u Brésil a presque doublé entre 2009 et 2017, atteignant près de 540 000 tonnes. Plus du tiers sont totalement interdit en Europe.  Pire, dans ses  trois premiers mois d’exercice, le nouveau gouvernement de Jair Borsonaro (climatoscéptique déclaré et admirateur de la dictature militaire  des années 1964-85) a approuvé la mise sur le marché de 121 nouveaux pesticides, ce qui représente un par jour en moyenne, portant à 2 149 le nombre de produits autorisés sur son marché national. En 2017, les ventes dans le pays ont atteint 8,9 milliards de dollars, soit 18 % du marché mondial. Il faut se rappeler que beaucoup d’entreprises qui vendent ces produits ont leur siège au sein de l’Union européenne ou en Suisse (Bayer-Mosanto ou Singenta pour ne citer qu’eux!)et exportent les produits interdits ici vers des pays plus permissifs, comme le Brésil. Avec l’accord de libre-échange ce sera encore plus facile. Il est important de savoir que le niveau de contamination des eaux par les pesticides au Brésil est effrayant et menace très sérieusement la biodivsersité et même la santé des populations. Le président Bolsonaro a de plus autorisé la transformation d’une partie de l’Amazonie en zone de production agricole pour une surface équivalente au Portugal, au mépris des peuples autochtones qui y vivent et de la Constitution brésilienne qui les protègent formellement.

Et c’est de ce pays, situé à près de 10 000 kilomètres que l’Europe veut importer viande céréales sucre et huile ? Comment un gouvernement en Europe peut-il dire à ses agriculteurs , montez en gamme, moins d’antibiotiques, moins de phytosanitaires, plus de traçabilité, et ouvrir grand les vannes à un pays, le Brésil, qui s’est illustré par des scandales sanitaires à fort retentissement ?

La Suisse, au nom de l’AELE cherche aussi  à conclure un tel accord et encore à fin avril de cette année, le conseiller fédéral Cassis en tournée en Amérique du Sud déclarait qu’il était urgent d’y arriver ! Il semblerait qu’une des manières que l’Union suisse des paysans  (USP) accepte cet accord serait entre autre que la viande importée du Mercosur fasse partie du contingent imposé par l’OMC : en d’autres terme cela voudrait dire que la viande de boeuf importée actuellement d’Allemagne et d’Autriche essentiellement serait mis en concurrence avec celle du Mertcosur !

Quand on se bat pour la sécurité alimentaire,  pour la défense de nos paysans suisse et pour une transition résolue vers une production agricole qui respecte la biodiversité, quand on veut limiter le nombre de cargo-containers qui naviguent et dont on sait qu’ils sont parmi les sources de gaz à effet de serre les plus importantes, on doit s’opposer énergiquement à de tels accords. Et que l’on soit en Europe ou à l’extérieur comme nous en Suisse, le combat est le même. 

Bernard Borel – Candidat POP tête de liste pour le Conseil national

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